L'accusation de profanation d'hosties contre les Juifs est l’un des thèmes de la propagande antisémite depuis le Moyen Âge. Elle a été proférée par les branches historiques du christianisme du monde occidental, en particulier à partir du quatrième concile du Latran (1215), qui officialise le dogme de la transsubstantiation. Pour l’Église catholique, l’hostie consacrée est le corps du Christ et sa profanation est un crime proche du déicide.
Des profanations d’hostie eurent peut-être lieu lorsque le christianisme s’implanta dans l’empire romain d’Occident et que des païens voulurent humilier les missionnaires de la nouvelle religion[1],[2]. Cependant, elles n’existèrent dans la plupart des cas que dans l’imagination des accusateurs qui visaient à discréditer divers groupes dont les Juifs mais aussi les « sorcières » au Moyen Âge[3] ou, à partir du XIXe siècle, les francs-maçons. C'est toutefois contre les Juifs que cette accusation fut portée de la manière la plus constante et qu’elle eut les conséquences les plus meurtrières, servant à justifier des expulsions et des massacres pendant des siècles[4].
L'accusation s'est trouvée relayée aussi bien par des sermons, par des ouvrages présentés comme religieux ou historiques que par des œuvres de fiction[5] ou même des représentations picturales.